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2021 : Tout relève de l’économie

Les récents développements permettent aux marchés d’être optimistes, bien que les six prochains mois soient cruciaux pour l’immobilier

16 décembre 2020

En provoquant le déclin des économies mondiales, la pandémie a scellé la fin d’une décennie de croissance dans les marchés immobiliers commerciaux.

Cependant, les économistes et les investisseurs semblent très optimistes à propos de la reprise en 2021. Bien qu’une pareille déclaration puisse sembler irréaliste au cours des premiers confinements printaniers de 2020, la confiance provient du rythme accéléré du développement de vaccins, conjointement aux efforts de relance du gouvernement et aux taux d’intérêt bas des banques centrales.

L’incertitude demeure toutefois élevée, et il faut agir avec prudence. Est-ce que le vaccin servira de panacée? Pourrait-il aider la reprise à vitesse variable de l’Europe? Est-ce que l’Asie-Pacifique continuera de mener le retour vers la croissance?

Plus grande clarté aux États-Unis

Les récents développements – la reprise de la croissance économique, la conclusion de l’élection présidentielle américaine et les nouvelles meilleures que prévu sur les vaccins – ont généré de l’espoir pour l’économie, selon Ryan Severino, économiste en chef, JLL, Amérique. 

« L’économie n’offre aucune garantie, mais nous avons une plus grande clarté maintenant qu’à tout moment au cours des neuf derniers mois », déclare M. Severino.

C’est seulement lorsque les personnes auront été vaccinées que la situation économique commencera vraiment à s’améliorer, dit-il.  Et il y a des risques de détérioration, y compris entourant le déploiement du vaccin. Pour l’instant, les déficits budgétaires à l’échelon étatique pourraient entraîner un manque de financement nécessaire pour distribuer et administrer les vaccins. 

Les mesures de relance monétaires peuvent certainement aider, mais l’octroi d’une autre mesure fiscale aux États-Unis demeure une proposition délicate.

« Si 2020 nous a enseigné quelque chose, c’est bien que nous devrions nous attendre à l’inattendu », déclare M. Severino. « Les six prochains mois dicteront le reste de 2021 et 2022 par le fait même. »

Lorsqu’on parle d’immobilier commercial, ce sont des périodes difficiles, comme on peut s’y attendre dans cette partie du cycle, dit-il. L’immobilier suit généralement l’économie globale et le ralentissement du marché immobilier dure généralement plus longtemps que le ralentissement de l’économie. 

Les propriétés hôtelières et de commerce de détail ont eu des répercussions importantes, et leur stabilisation pourrait prendre beaucoup de temps. Pour le marché des bureaux, plusieurs locataires adoptent le mode attentiste. L’activité demeure modérée, les concessions ont augmenté et la modélisation unique de JLL indique que les loyers demandés continueront de diminuer, alors que les locaux vacants se multiplieront en 2021.

Voici les bonnes nouvelles : Les volets industriel et multirésidentiel demeurent actifs et naviguent plutôt bien dans le ralentissement, alors que certains secteurs de spécialité, comme les sciences de la vie et les centres de données, ont été fort occupés pendant la pandémie, déclare M. Severino.

Vitesse variable dans la région EMEA

En Europe, une variation considérable est prévue relativement à la vitesse et à la force de la reprise dans les pays et les marchés, selon David Rea, économiste en chef, région EMEA, JLL.

« La perspective varie autant du point de vue géographique que sectoriel », dit-il. « Nous pouvons dire sans hésitation que ce ne sera pas une reprise universelle : de la même façon que les pays ont opté pour une voie unique pendant la pandémie, leur sortie sera unique également. »

La Grèce, l’Italie et le Royaume-Uni ont connu de graves ralentissements, et les perspectives de reprise semblent meilleures en Allemagne et en Suède. Cependant, le déploiement d’un vaccin contre la COVID-19 pourrait aider les économies chancelantes, tout en améliorant les perspectives pour celles moins touchées.

« Une plus grande cicatrisation économique a été notée lorsque le soutien fiscal du gouvernement a été moindre; que ce soit trop peu de soutien, un soutien reçu trop tard, ou un soutien prenant fin prématurément », déclare M. Rea. « Les gouvernements ont dû livrer deux batailles importantes : la gestion de la pandémie et l’offre de mesures d’aide économique notable. Certains ont échoué aux deux. »

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La reprise à vitesse variable de l’Europe dépendra de plusieurs facteurs, ajoute-t-il, dont la volonté du gouvernement et la capacité à emprunter.

« C’est certain que la COVID-19 a eu une répercussion importante sur les finances du secteur public à travers l’ensemble des économies européennes – y compris l’Allemagne, reconnue pour sa prudence, relâchant le frein de la dette », déclare M. Rea, signalant le fait que l’aide fiscale est dix fois plus importante que lors de la crise financière mondiale de 2008. « Les gouvernements savent très bien qu’il vaut mieux dépenser pour garder les personnes au travail, que de voir le chômage monter en flèche et d’avoir à gérer les conséquences plus tard. »

Au Royaume-Uni, l’emprunt net du secteur public en octobre a atteint 22,3 milliards de livres (39,9 milliards USD), 10,8 milliards de livres de plus que le même mois en 2019, selon les données de l’Office for National Statistics. L’Office for Budget Responsibility du Royaume-Uni prévoit un traînage à long terme après la crise, et l’économie du pays retrouvera sa croissance vers les chiffres de 2019 à la fin de 2022.

« La dette souveraine a pris une place dans l’agenda de tous les pays européens cette année », déclare M. Rea. Jusqu’à quel point l’endettement s’éternise sur les plafonds de dépenses à venir et comment les niveaux élevés d’endettement sont durables dépendront des forces « fiscales et économiques sous-jacentes respectives des pays. »

Premiers arrivés en Asie-Pacifique

La première région d’apparition de la COVID-19 est maintenant perçue comme menant la reprise économique, et la Chine est en tête de liste. Les conditions économiques améliorées et les mises en commun de capitaux à l’échelle nationale ont stimulé les volumes de transactions immobilières en Chine, en Corée du Sud et au Japon.

« Les pipelines de transactions se renouvellent, mais les investisseurs demeurent prudents dans leur approche en matière de placement », déclare Regina Lim, chef de la recherche des marchés des capitaux, région de l’Asie-Pacifique.

Mme Lim note que les risques incluent la hausse des cas de COVID-19 à travers le monde, le retrait ou la diminution des mesures d’aide du gouvernement et la géopolitique.

Cependant, elle estime que le volume de transactions immobilières augmentera de 15 % à 20 % en 2021 en raison d’une croissance continue des actifs avec une stabilité de revenu, comme les logistiques, les centres de données et le multirésidentiel, ainsi que d’une hausse pour les investissements hôteliers, de bureau et de commerce de détail.

« Le gros problème est le seul paramètre qui touche tous les secteurs : les taux d’intérêt », dit Mme Lim. « Dans un environnement à taux d’intérêt bas et à rendement faible que nous voyons pour les prochaines années, l’incertitude quant à la croissance accentuera davantage l’attrait des actifs à croissance faible et à rendement élevé. » 

Contact Ryan Severino

Chief Economist, JLL, Americas

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