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Pourquoi les entreprises poursuivent toujours des objectifs de durabilité

Pendant le ralentissement économique, les entreprises examinent attentivement les économies de coûts par rapport au travail exécuté

25 octobre 2020

Au début de la pandémie, les entreprises ont suspendu temporairement les initiatives de durabilité pour se concentrer sur la santé et le bien-être immédiats de leur personnel.

Elles ont depuis repris leurs démarches, stimulées par les économies de coûts potentielles et les avantages concurrentiels.

« Au tout début de la COVID–19, les activités liées au développement durable ont ralenti pendant que le monde entier se positionnait dans un nouvel environnement, mais cette question a refait surface rapidement, déclare Mindy S. Lubber, PDG de Ceres, lors d’une allocution récente au Bloomberg Green Festival. Lorsque survient un événement de l’ampleur d’une pandémie, vous constatez comment la vie humaine, les ressources et l’économie peuvent être perturbées; c’est l’exemple parfait de la façon dont le changement climatique perturbera notre système de bien des façons, comme la COVID-19 l’a fait. »

Prenons, par exemple, le système de marquage de neutralité climatique, dont 70 entreprises ont été certifiées en avril. En juin, Unilever a annoncé qu’elle atteindra l’objectif de la neutralité en carbone dans tous ses produits d’ici 2039.

Les pratiques commerciales durables, les lieux de travail plus écologiques et la neutralité en carbone ont gagné en popularité au cours de la dernière décennie. Certaines des plus grandes entreprises au monde ont souscrit à des engagements stratégiques pour lutter contre la crise climatique mondiale, et près de 25 % des sociétés Fortune 500 ont établi des échéanciers ambitieux pour être carboneutres d’ici 2045. 

Les programmes de développement durable qui étaient déjà en place avant 2020 ont fourni un avantage concurrentiel à l’entreprise de produits alimentaires et de boissons AB InBev, selon Ezgi Barcenas, vice-président mondial de la durabilité, lors d’une allocution sur le thème Repenser un monde durable au Bloomberg Green Festival.Grâce à son modèle d’affaires axé sur les employés et à ses stratégies en matière d’ESG (environnement, social, gouvernance d’entreprise) établies dans la chaîne d’approvisionnement mondiale, l’entreprise a été plus agile durant la crise.

Pendant la pandémie, de nombreux fabricants ont dû affronter des défis inattendus en ce qui a trait à la durabilité de la chaîne d’approvisionnement, alors que les consommateurs du monde entier se retrouvaient devant des rayons vides à l’épicerie et à des produits gaspillés en raison de l’inefficacité de la chaîne d’approvisionnement.

Barry Parkin, directeur de l’approvisionnement et de la durabilité chez Mars inc., tient les propos suivants dans un groupe de discussion, au Bloomberg Green Festival : « Lors des premiers mois de la crise, il fallait trouver le plus faible maillon de la chaîne d’approvisionnement, ce qui est l’essence même de la durabilité.

Alors que nous cherchions à comprendre le tout, nous devions décider quelle action prendre maintenant pour y remédier et ce que nous devions faire par la suite », ajoute-t-il.

Le bilan

Partout dans le monde, les consommateurs ont rehaussé leurs normes pour avoir des lieux de travail plus écologiques et des pratiques commerciales plus responsables. Les organisations qui n’ont pas réalisé leurs objectifs en matière de durabilité pourraient observer des répercussions sur leurs profits.

Par exemple, l’an dernier, Majid Al Futtaim, une entreprise de renommée mondiale dans le secteur du détail et de l’immobilier, située à Dubai, a réduit sa consommation d’eau de 7 %, ses émissions de carbone de 4 %, et a augmenté le recyclage de 32 % partout dans ses centres commerciaux. Le groupe a également généré trois millions de kilowatts d’énergie renouvelable au Mall of Emirates.

« Ce n’est que le début, déclare Sophie Walker, responsable de la durabilité du R.-U. chez JLL, qui a permis à l’entreprise de réaliser ces objectifs. La pandémie leur a fait réaliser que devenir un chef de file en durabilité, ce n’est pas juste bon pour l’environnement. C’est aussi bon pour leur bilan. »

La crise de la COVID-19 renforce l’importance de mettre l’énergie et la durabilité au premier plan de la reprise économique à venir.

Pendant que nous reformulons nos besoins, nous devons remanier l’avenir qui nous attend, déclare Richard Batten, directeur mondial de la durabilité chez JLL, dans un récent balado intitulé Building Places . Nous avons l’occasion de concevoir de nouvelles façons de travailler, ce qui nous préparera aux enjeux liés à la durabilité et au changement climatique des 10 à 20 prochaines années. »