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Nouveaux rôles dans le futur lieu de travail

Alors que les entreprises adoptent des façons plus souples de travailler et que les lieux de travail se tournent davantage vers l’expérience, la compatibilité technologique et l’orientation vers les données, cela a permis de créer de nouveaux rôles.

01 décembre 2020

Alors que bon nombre d’employés continuent d’adopter le travail à distance sur une base périodique, les entreprises créent de nouveaux rôles pour soutenir et permettre une vie professionnelle au bureau et à l’extérieur de celui-ci.

Les plateformes de médias sociaux, notamment, Facebook, Twitter et Quora, ont toutes publié des annonces visant à pourvoir un poste de directeur ou responsable du travail à distance. Compte tenu des multiples possibilités de télétravail offertes aux titulaires de rôles dans les secteurs tels que le service à la clientèle et les TI, les entreprises devront établir des lignes directrices claires et fournir un soutien sur place aux gestionnaires et aux employés. 

« Le travail hybride alternant entre le bureau et d’autres emplacements est maintenant devenu la norme, explique Flore Pradera, directrice mondiale de la recherche chez JLL. Les employés veulent des horaires plus souples et la possibilité d’effectuer du travail à distance ou dans des espaces professionnels partagés quelques jours par semaine. »

L’étude menée par JLL indique que 75 % des 2 033 répondants s’attendent à ce que leur entreprise les appuie en matière de travail à distance. Il ne suffit pas de fournir les bonnes plateformes technologiques; il faut également mettre en place les politiques appropriées en matière de ressources humaines. 

Sur un plan pratique, les travailleurs à distance ont besoin de postes de travail ergonomiques et un accès facile au soutien technologique. Certains pays, notamment l’Espagne, ont déjà homologué de nouvelles lois sur le travail à distance pour les employés qui passent plus de 30 % de leur temps à l’extérieur du bureau. 

Cependant, selon Mme Pradere, il est également important de maintenir le niveau d’engagement des employés et de s’assurer qu’ils sont sur la bonne voie à l’aide de canaux virtuels. 

« Pendant la pandémie, les employés se sont débrouillés à l’aide de postes de travail de fortune et d’un système de vidéoconférence de piètre qualité, explique-t-elle. Cependant, à plus long terme, les entreprises doivent investir dans les pratiques de travail à distance, notamment fournir l’équipement approprié, embaucher des spécialistes pour soutenir les employés à l’extérieur du bureau, et dispenser une formation aux gestionnaires sur la façon de superviser des équipes réparties à différents endroits. »

Participer au bien-être des employés

Dans les entreprises avant-gardistes, les nouveaux rôles dirigent également les efforts à l’appui de la santé et du bien-être des employés.

Il y a cinq ans, l’émergence de « directeurs du bonheur » en a fait sourciller quelques-uns. « Maintenant, ces rôles sont bien établis au sein d’entreprises telles que Google et SAP, et des titres comme « directeur du bien-être » pourraient devenir plus fréquents », déclare Mme Pradre.

L’étude de JLL révèle qu’une autre tranche de 28 % des employés déclarent travailler dans une entreprise dont l’un des objectifs est leur santé physique et mentale, en plus des 29 % qui étaient de cet avis avant la pandémie.

« La santé mentale constitue l’un des enjeux les plus importants pour les équipes des ressources humaines, déclare Mme Pradere. La pression repose sur les personnes qui doivent performer en tout temps, mais trop de milieux de travail n’appuient pas ce point de vue. De plus, la pandémie a poussé les employeurs à prendre bien soin de leurs employés, dont la santé mentale est perturbée par le travail à distance. Environ 51 % des employés indiquent qu’ils s’inquiètent à propos de l’avenir et 47 % se disent déçus de leur entreprise. » 

L’une des mesures les plus efficaces consiste à fournir aux employés plus d’occasions de prendre des pauses, pendant la journée, notamment en mettant des espaces de relaxation ou des installations de conditionnement physique à leur disposition. Il est également possible de rendre les horaires de travail plus souples dans le cadre de la culture d’entreprise. Encourager de telles pratiques pourrait relever des tâches du directeur du bien-être, selon Mme Pradere.

« Une bonne santé mentale en milieu de travail est étroitement associée à l’établissement d’une communauté, dans laquelle les employés peuvent développer un sentiment d’appartenance et se sentir appuyés au travail, » ajoute-t-elle. Les employés s’attendent maintenant à plus, et les entreprises doivent réagir si elles veulent attirer et conserver les meilleurs talents. »

Mme Pradere suggère aux entreprises d’élargir leurs avantages en matière de santé et de bien-être en proposant un accès sur demande virtuel à des médecins, à des nutritionnistes et à des accompagnateurs personnels.

Une nouvelle expérience de bureau

Alors que les entreprises redéfinissent le rôle du bureau, l’ambiance interne fait l’objet d’un intérêt croissant. Les baristas et les concierges sont de plus en plus communs dans les espaces accessibles aux clients, mais pourraient faire partie intégrante de la nouvelle expérience de bureau.

« À l’avenir, il y aura moins de locaux à bureaux, mais on y offrira un service supérieur pour tous, des cadres supérieurs aux jeunes diplômés, déclare Mme Pradere. Il sera important d’accueillir vos employés comme des clients et de leur fournir une expérience qu’ils n’ont pas à la maison. »

On pourrait faire appel à des concierges, par exemple, pour traiter une question et s’assurer que les espaces sont utilisés aux fins prévues.

Également en arrière-plan, des emplois supplémentaires seront requis pour comprendre les niveaux croissants de données sur l’interaction des employés avec le lieu de travail et le fonctionnement des systèmes des bâtiments, plus particulièrement pendant le développement de l’IdO. Plus d’entreprises que jamais comptent maintenant sur des directeurs de données, et le nombre d’analystes de données est à la hausse.

« Les entreprises doivent évaluer et comprendre les habitudes de leurs employés au bureau, déclare Mme Pradere. Le bureau du futur devra être axé sur le travailleur. Recueillir et décoder cette information est une tâche complexe qui nécessitera l’embauche de spécialistes. »

Bien que la technologie joue un rôle important dans l’élaboration de nouveaux modèles de travail, le volet humain demeure tout aussi important.

« Étant donné que nous évoluons vers des modes de travail plus hybrides, de nouveaux rôles seront requis, affirme Mme Pradere. Bon nombre de ces rôles seront axés sur la collaboration, le développement de communautés et le soutien au bien-être des employés, peu importe l’endroit où ils travaillent. »